Depuis deux ans, notre coopérative accompagne la réalisation d’une trentaine de bilans carbone sur des exploitations du Ségala Limargue afin de proposer aux éleveurs du territoire des leviers techniques pour améliorer leur empreinte carbone.
Force est de constater que le secteur agricole représente 19% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle française. Ces émissions se regroupent en trois postes :
- le méthane CH4 lié à la fermentation entérique des ruminants,
- le protoxyde d’azote N2O émis par les pertes d’azote lors du stockage et les épandages d’engrais organiques et minéraux. Le protoxyde d’azote a un pouvoir réchauffant 300 fois supérieur au CO2.
- les émissions de CO2 directes (énergie) et indirectes liées aux achats d’intrants (aliments, engrais, semences…).
En contrepartie, les prairies et les haies permettent de stocker du carbone dans le sol sous forme de matière organique.
Les émissions de gaz à effet de serre du groupe d’éleveurs du Ségala Limargue audité sont 15% à 20% supérieures à la moyenne nationale. Cela s’explique par une forte productivité de nos élevages et une pression azotée importante sur notre territoire (+ 25 uN/ha). Les émissions liées au stockage et à l’épandage des effluents et des engrais minéraux sont ainsi supérieures à la moyenne nationale. Les résultats sont très contrastés entre exploitation. Il varient du simple au double selon la production, la structure (parcellaire, chargement), la productivité du troupeau et les pratiques mises en œuvre.
Un éleveur du Ségala Limargue nourrit en moyenne 488 personnes
Dans la continuité du diagnostic, un plan d’actions est proposé afin de mettre en œuvre des pratiques plus vertueuses pour l’environnement. Le groupe prévoit une réduction de 8% des émissions de GES pour les 5 années à venir. La méthanisation des déjections animales apporte la plus grande réduction des émissions, permettant simultanément une diminution des pertes de N2O lors du stockage et de l’épandage des effluents d’élevage et une réduction des achats d’engrais minéraux. Une amélioration de l’efficacité des intrants par le progrès des techniques de production a un impact positif sur l’empreinte carbone (amélioration de l’efficacité alimentaire du troupeau, autonomie protéique, réduction du travail du sol).
Tableau comparatif des émissions nettes de gaz à effet de serre (kg eq. CO2)
| Emissions nettes en kg eq. CO2 | Références Institut de l’Elevage en kg eq. CO2 | Emissions nettes après plan d’actions en kg eq. CO2 | % de réduction des émissions nettes estimé | |
| Lait de vache
Kg eq. CO2/l |
1,02 | 0,86 | 0,86 | – 15,6% |
| Lait de chèvre
Kg eq. CO2/l |
1,68 | 1,52 | 1,47 | -12,5% |
| Viande bovine
Kg eq. CO2/kg viande vive |
15,9 | 12,3 | 14,7 | -8,1% |
| Viande ovine
Kg eq. CO2/kg carcasse |
26,4 | 25,6 | 25,9 | -1,9% |
Quatorze exploitations sont engagées dans le label bas carbone. Après certification par le ministère de la transition écologique, 5 500 crédits carbone, correspondant à des tonnes de CO2 évitées grâce au changement de pratiques, seront proposés à la vente sur le marché volontaire auprès des entreprises.
Contact : Floriane FAGES /06 47 81 60 67 ou floriane.fages@fermesdefigeac.coop
